Progression raisonnée (PR)

Il est possible d'améliorer progressivement sa capacité respiratoire. Le fil conducteur est la mémoire corporelle, attribut de la ‹ sagesse corporelle › à l'origine de toute progression.

Précisons d’abord les éléments constitutifs de cette approche axée sur l’‹ attention sélective › :

•  On respire uniquement par le nez, lentement, en comptant au rythme d'une horloge : 1, 2, 3...

    L'inspiration se fait avec l'expansion de l'abdomen, l'expiration est passive.

•  On assure un passage harmonieux entre inspiration et expiration, et vice-versa, en prenant une

    brève pause entre chaque phase du cycle, pause appelée « seconde d'immortalité ». C'est en effet à

    ce moment, entre l'inspiration et l'expiration, que se fait l'échange gazeux entre l'oxygène (O2) et le

    dioxyde de carbone (CO2), une phase critique pour assurer une respiration énergétique efficace.

•  On vise le ratio 1:2, l'équivalent de ‹ 1 › seconde à l'inspiration pour ‹ 2 › à l'expiration.     

Comment expérimenter la PR

On débute par une simple exploration, à savoir : écouter sa respiration tout en se concentrant sur le compte. Puis, une fois calmé, on ajuste le compte au cycle naturel qui est, pour la majorité des gens, de ‹ 4 › secondes à l’inspiration pour ‹ 6 › à l’expiration. On réalise alors un très bon ancrage pour ce premier compte de référence (plusieurs cycles durant plusieurs jours s'il le faut).

  NOTE : Au début, ne pas dépasser ‹ 4 › secondes à l’inspiration du fait qu’il faut d’abord atteindre    

                 le niveau 4:8 (ratio 1:2) tout en visant une dépense énergétique minimale.

Lorsqu’on demeure attentif à sa respiration et qu’on réussit à abaisser la tension, on découvre éventuellement qu’il y a une marge de manoeuvre en regard de l’actuel compte de référence. C’est ce qui permet d’envisager la progression. C’est alors le moment d’augmenter ce compte, mais d’une seule unité (à l’expiration d’abord), établissant du coup un nouveau compte de référence.

Chaque fois qu’on réussit à augmenter le compte d’une seule unité, on découvre en même temps que chaque amélioration alimente la mémoire corporelle. Cela a un effet direct sur la motivation à poursuivre l’expérience tout en sachant qu’il peut y avoir plafonnement pendant de longs moments, volontairement ou non, ou même régression certains jours, selon le degré de relaxation et, surtout, de concentration du moment (ref. Attention sélective).

Bref, après avoir dégagé une MARGE DE MANOEUVRE au niveau de 4:6, on passe graduellement à 4:7, puis à 4:8. Bien ancrer chaque nouveau compte (plusieurs jours s'il le faut) afin de permettre au diaphragme muscle central de la respiration d’acquérir souplesse et résistance. Bref, après avoir atteint le ratio 1:2, on prolonge le compte, mais en commençant d’abord par l’expiration, soit de 4:8 à 4:9, puis à 4:10. Cela permet alors d’allonger le compte à l’inspiration de ‹ 1 › unité, soit à 5:10.

On poursuit de façon raisonnée jusqu’à 10:20, un seuil avisé proposé par de grands maîtres.

Par ailleurs, afin de soutenir le processus d'adaptation progressive, on débute chaque séance de façon sécuritaire plutôt que de reprendre le seuil atteint à la fin de la séance précédente.